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Sécurité et sûreté : Comprendre la différence

Les termes « sécurité » et « sûreté » sont bien souvent utilisés de manière analogue, comme s’ils avaient la même définition ou les mêmes objectifs.

Certes ces deux mots ont la même étymologie et la même racine latine « securitas ». Mais en observant de plus près la définition de ceux-ci, la différence se perçoit sur l’origine de la cause.

Définitions de la sûreté et de la sécurité

La sûreté

C’est l’ensemble des mesures permettant de se protéger contre tout acte spontané ou réfléchi ayant pour but de nuire aux institutions, aux sociétés, aux entreprises… On parle alors d’actes de malveillance, de terrorisme ou bien encore de criminalité.

Sécurité

Ensemble des mesures de protection contre des défauts, des dommages, des erreurs à caractère physique et matériel.

En résumé, la sécurité est synonyme de prévention des accidents et la sûreté de prévention des délits.

Les pays, l’industrie et la science

Les pays, l’industrie et la science n’éclaircissent pas la situation avec une pléiade de définitions.

Au niveau des pays, certaines langues ne possèdent qu’un mot pour « sécurité et sûreté ». C’est le cas de l’Espagne (seguridad), du Portugal (segurança), mais aussi du Danemark ou de la Suède.

Les langues française et anglaise utilisent deux mots : « sécurité – sûreté » et « security – safety ». La compréhension et la traduction restent, d’une langue à l’autre ambivalente. Aussi, la signification ce ces deux mots n’est pas toujours la même selon les langues ou les domaines d’activité.

Par exemple, le mot anglais « safety » est traduit en « sûreté » dans le domaine du nucléaire, alors que l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO) traduit « security » par « sûreté » pour de nombreux autres secteurs d’activité.

Comprendre la différence entre sécurité et sûreté

Tout d’abord, il faut comprendre la signification donnée à la notion « être en sécurité ».
La meilleure façon de l’expliquer est d’utiliser des exemples :

« Une jeune femme se promène très tard le soir, quand elle est surprise par un orage. Pour se protéger de la pluie elle se réfugie rapidement dans le sous-sol d’un parking situé à proximité ».

Mais est-elle vraiment en sécurité ? Vis-à-vis de la pluie on ne peut en douter.

« A l’abri de la pluie dans le parking, elle perçoit quelques bruits qui ne sont finalement que le grésillement du système d’éclairage défaillant ».

La description du premier cas, assure une protection physique par rapport à la pluie. En revanche, le second (bruit + éclairage défaillant) joue sur l’aspect émotionnel propre à la personne. Il est possible qu’il ait un impact sur le sentiment de sécurité de la jeune femme.

Par cet exemple, on constate que la sécurité, avec le sentiment « d’être en sécurité » met en exergue des notions à la fois émotionnelles et physiques, et que les deux doivent être combinées pour que la sécurité globale soit atteinte.

Considérons maintenant la même situation décrite précédemment, mais une fois dans le parking, la jeune femme est accompagnée par la personne responsable du parking jusqu’au PC Sécurité qui lui offre un café pour se réchauffer.

Ce n’est que lorsque la sécurité émotionnelle et la sécurité physique sont assurées que la personne « est en sécurité globale ».

La sûreté joue le rôle de sécurité physique et de garde-fou, garantissant ainsi la constance de la sécurité.

Prenons maintenant un autre exemple :
« Pour des besoins de sécurité, notamment dans le cadre d’un incendie, il est impératif d’avoir un maximum de portes pour faciliter la sortie des personnes présentes dans un immeuble. Inversement pour des besoins de sûreté, il est nécessaire de contrôler les flux de circulation, donc d’avoir le moins d’accès possibles ».

Cet exemple démontre que les objectifs et les valeurs de la sécurité et de la sûreté sont parfois contradictoires.

Enfin, l’exemple du « feu de poubelle » permet également de bien comprendre la limite des deux frontières entre la sécurité et la sûreté.

Naturellement, on aura tendance à classer cet événement dans le domaine « sécurité » avec l’intervention du service incendie.

Mais si l’acte est intentionnel, il aura pour origine la sûreté (j’allume un feu de manière intentionnelle) avec une implication de la sécurité pour stopper le dommage.
Dans ce cas les deux acteurs auront des actions concomitantes.

En revanche si l’origine est accidentelle, seule la sécurité sera impactée.

Sécurité globale

Au quotidien, la sécurité a le rôle de mise en place des moyens et dispositifs pour protéger les personnes dans l’évolution de leur environnement (incendie, travail, environnement, etc.).

En revanche, la sûreté a pour objectif de protéger notre environnement des actions malveillantes de l’homme.

Pendant de nombreuses années, les acteurs de ces domaines d’emploi (sûreté et sécurité), ne se sont pas concertés, chacun défendant ses prérogatives.
Malgré de nombreuses tentatives, le décloisonnement est resté timide jusqu’aux années 2000.

Ce sont les évènements dramatiques que l’Europe et le reste du monde ont traversé lors des trois dernières décennies qui vont accélérer le décloisonnement.

La convergence de ces évènements impliquant des risques sûreté et sécurité, ont activé ces interactions auparavant indépendantes, en mettant en avant les besoins de sécurité globale. Mais aussi en faisant interagir et en mutualisant l’ensemble des dispositifs et moyens existant pour réduire le risque par le biais de l’hypervision des systèmes.

Cette convergence amène de plus en plus à utiliser le terme sécurité globale en lieu est place de sécurité et de sûreté.

La sécurité globale est l’état dans lequel le risque quel que soit sa nature, est ramenée à un niveau acceptable pour l’entreprise, l’Etat…

Sous le terme de Sécurité Globale, sont intimement liée la sécurité et sûreté, mais également, la cybersécurité, la protection des données et la gouvernance des systèmes d’information, la gestion de crise, etc.